La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates (Éditions Fayard, 2021)

Débrief

Hiram Walker, esclave, est né dans une plantation en Virginie. Très tôt abandonné à son sort, après la vente de sa mère, il est recueilli par Thena, une femme dont on a vendu ses enfants à d’autres propriétaires d’esclaves.

Nous parcourons le récit de Hiram, cet homme qui tente de découvrir peu à peu comment améliorer sa condition et il explore la question de liberté à travers ses propres expériences mais aussi les récits de vie des personnes qui l’entourent. Mais il a une aide spéciale, un pouvoir, celui de la Conduction ; une sorte de pouvoir de téléportation… A lui d’apprendre à le maîtriser pour se libérer.

Ce roman n’est pas un roman d’écrivain mais d’un journaliste afro-américain défendant la cause des noirs aux États-Unis ; à travers, notamment, ses essais et divers écris dans les médias. Figure montante de la cause Noire dans son pays, il est vu comme une sorte de nouveau symbole intellectuel afro-américain.

Peu de belles paraboles dans son écriture donc, mais un roman qui décrit au mieux “la condition” à la liberté. Pari réussi, on rentre dans le roman, on se laisse prendre au jeu. C’est une écriture simple et légère qui nous conte cet histoire, nous transporte dans son univers. Le sujet est dur et pourtant, le courage des protagonistes, hors norme, nous porte à travers les pages sans larmoiements vains ou victimisation.

Prochainement, ce livre sera porté à l’écran par la MGM et produit par Brad Pitt et Oprah Winfrey. J’ai hâte de découvrir ce qu’ils auront fait de cette œuvre ; en espérant que le propos principal du livre, l’esclavagisme, soit encore suffisamment présent dans le récit et non caché par le pouvoir de la Conduction mis en scène à coups de grands effets spéciaux. Personnellement, j’imagine un film dans un univers répondant aux codes du film Benjamin Button. A voir…

….ma mémoire vorace se repaissant d’images, mais également de mots à présent, qui se révélaient bien plus riches encore que ce que j’avais imaginé, des mots qui possédaient chacun leur propre forme, leur propre rythme et leur propre couleur, des mots qui étaient en eux-mêmes des images.

La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates
wood dawn landscape nature
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L’indolence équivalait pour nous, littéralement, à une sentence de mort, tandis que c’était, pour eux, l’ambition de toute leur existence.

La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates

Il n’y avait pas de paix dans l’esclavage, car chaque jour passé sous le joug d’un autre est un jour de guerre.

La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates

Résumé du livre

Le jeune Hiram Walker est né dans les fers. Le jour où sa mère a été vendue, Hiram s’est vu voler les souvenirs qu’il avait d’elle.Tout ce qui lui est resté, c’est un pouvoir mystérieux que sa mère lui a laissé en héritage. Des années plus tard, quand Hiram manque se noyer dans une rivière, c’est ce même pouvoir qui lui sauve la vie. Après avoir frôlé la mort, il décide de s’enfuir, loin du seul monde qu’il ait jamais connu.

Ainsi débute un périple plein de surprises, qui va entraîner Hiram de la splendeur décadente des fières plantations de Virginie aux bastions d’une guérilla acharnée au cœur des grands espaces américains, du cercueil esclavagiste du Sud profond aux mouvements dangereusement idéalistes du Nord. Alors même qu’il s’enrôle dans la guerre clandestine qui oppose les maîtres aux esclaves, Hiram demeure plus que jamais déterminé à sauver la famille qu’il a laissée derrière lui.

Dans son premier roman, Ta-Nehisi Coates livre un récit profondément habité, plein de fougue et d’exaltation, qui rend leur humanité à tous ceux dont l’existence fut confisquée, les familles brisées, et qui trouvèrent le courage de conquérir leur liberté.

L’idée qu’un Walker de haute lignée se mêle à eux pour participer aux réjouissances les autorisait, eux aussi, à savourer pleinement la splendeur de cette journée.

La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates

Mon avis

Note : 3 sur 5.

Ce livre me pose un cas de conscience. Je pense qu’il est important de continuer d’écrire et de défendre des causes ; que ce soit à travers des romans, films, musiques ou tout autre forme d’art. L’art est là pour dénoncer, questionner et nous rappeler notre condition d’homme et, le cas échéant, notre conscience.

En cela, je pense que Monsieur Coates a réussi à créer une œuvre parlant de l’esclavagisme qui va porter une voie supplémentaire pour la défense des droits des afro-américains. Encore aujourd’hui.

Cependant, si je veux être parfaitement honnête, ce roman m’a permis de passer un bon moment lecture, sans plus. Je n’ai pas eu de coup de cœur révélateur pour ce récit ou encore pour les personnages ou la façon d’écrire du romancier. Sans faute, sans mauvaise formule pourtant, la “passion” ne fût pas au rendez-vous.

Je pense que vu le sujet d’importance, la thématique qui est cruciale ; mes attentes étaient d’autant plus élevées vis-à-vis de l’auteur.

Néanmoins, je fonde de bons espoirs quant à la future production en filmographie de ce récit. Car je pense, qu’il pourrait bien en ressortir une substance, une essence parfaite de la notion de liberté pour tous… Rendez-vous devant les écrans !

(Lu le 31/01/2022)

Ils ne valaient pas mieux que nous, et à bien des égards ils étaient pires.

La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates

Ce furent des heures bien sombres pour l’âme.

La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates

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2 commentaires sur “La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates (Éditions Fayard, 2021)

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