Biblioguidance – Médiumnité – Bibliothérapie
S’il est quelqu’un de notre peuple à qui l’art d’aimer soit inconnu, qu’il lise ce poème, et, instruit par sa lecture, qu’il aime.
L’art d’aimer d’Ovide
Ovide annonce ses prétentions dès le premier paragraphe du livre premier ; il considère qu’il va éclairer la jeunesse sur les relations d’amour.
L’art d’aimer est divisé en trois parties ayant une suite logique entre elles :
Tout d’abord,
Ovide distille quelques conseils pour trouver sa belle, se rapprocher d’elle et enfin la séduire. Il préfère privilégier les lieux de loisirs d’une façon générale et sortir toutes les armes de la galanterie.
En deuxième partie,
L’auteur enseigne aux jeunes hommes comment garder pour une longue durée la femme sur laquelle ils auront jeté leur dévolu ; notamment concernant la bonne pratique de la sexualité pour un plaisir mutuel. De surplus, il donne également quelques indications pour éloigner les rivaux et nous enseigne la pratique d’une “jalousie saine”.
Enfin,
Fait étonnant pour l’époque, il s’adresse à la femme elle-même pour la mettre à égalité avec les hommes. Il leur transmet des armes de réponse et communique divers conseils de séduction et comment conserver sa relation d’amour intacte de toute jalousie. Nous serons surpris de découvrir des parties entières consacrées à l’adultère et à comment le mener rondement en conservant “son légitime” et pour ne pas faner la relation officielle. Plus surprenant encore, il délivre également à la gente féminine quelques bons comportements à avoir pendant l’acte sexuel. Mais aussi, la bonne manière de séduire un “plus jeune amant” et présente les avantages d’un homme “dans la fleur de l’âge”. Et vous, femme plus âgée, il vante vos qualités avec ardeur.
Un ouvrage surprenant de précision et de détails, notamment concernant la sexualité. Ovide fût le premier poète à placer le plaisir sexuel, y compris pour la femme, au centre des relations charnelles encore dévolues essentiellement à l’époque à la procréation.
Un vrai classique indémodable et plein de fraîcheur !
Tandis que, libre encore, tu vas où tu veux, la bride sur le cou, choisis celle à qui tu puisses dire : “Toi seule me plais.” Elle ne viendra pas à toi, descendant du ciel parmi l’air subtil ; il te faut chercher la femme qui charmera tes yeux.
L’art d’aimer d’Ovide
Promets, promets ; cela ne coûte rien ; en promesses tout le monde peut être riche. L’espérance, du moment qu’on y ajoute foi, dure longtemps : c’est une déesse trompeuse, mais bien utile.
L’art d’aimer d’Ovide
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C’est à l’homme de commencer, à l’homme de dire les mots qui prient, à elle de bien accueillir les prières d’amour. (…) Mais si tes prières se heurtent à l’éloignement d’un orgueil dédaigneux, ne va pas plus loin et bats en retraite ! Combien désirent ce qui leur échappe et détestent ce qui est à leur portée ! Sois moins pressant, tu ne seras plus repoussé.
L’art d’aimer d’Ovide
Résumé du livre
Traduit par Henri Bornecque
Le but, atteignez-le en même temps ; c’est le comble de la volupté, lorsque, vaincus tous deux, femme et homme demeurent étendus sans force. Voilà la conduite à suivre, lorsque le loisir te laisse toute liberté, et que la crainte ne te contraint pas à hâter le larcin d’amour. Lorsqu’il y aurait danger à tarder, il est utile de te pencher de toute ta force sur les rames et de donner l’éperon à ton coursier lancé à toute allure.
J’allais finir ici, mais les femmes ne ressentent pas toutes les mêmes sentiments, bien au contraire ; vous trouverez mille âmes diverses ; pour les prendre, employez mille moyens.
L’art d’aimer d’Ovide
Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement cette lecture ! Pour compléter votre culture générale mais surtout, pour parfaire vos connaissances en matière de séduction et de relations amoureuses.
Un basique de l’Amour à découvrir, lire et relire !
Note pour les enseignants : à partir de 16 ans.
(Lu le 29/01/2023)
Ce n’est pas assez que mes vers aient amené à toi celle que tu aimes : mon art te l’a fait prendre, mon art doit te la conserver. Et il ne faut pas moins de talent pour garder les conquêtes que pour les faire : dans l’un, il y a du hasard, l’autre sera l’œuvre de mon art.
L’art d’aimer d’Ovide
L’amour, encore jeune et peu sûr de lui, se fortifie à l’usage ; nourris-le bien, et avec le temps, il deviendra solide.
L’art d’aimer d’Ovide